JOSE MARTINS – BIOGRAPHIE
Artiste peintre dessinateur Français né le 12 Août 1951 à Casablanca.
Parents d’origine Hispano-portugaise arrivés en France sur la côte d’azur en 1965.
José Martins a alors 13 ans. Très rapidement dès ses 18 ans, la vocation artistique le mène à Paris. Il chante, il peint, il se nourrit visuellement de tout ce qui l’entoure.
Sa carrière démarre à Montmartre dans les années 70, alors qu’il n’a que 20 ans. Il chante dans les cabarets et expose ses premières toiles dans diverses galeries. Le succès n’est pas au rendez-vous, mais son caractère enjoué, va lui permettre de passer outre les difficultés.
Petit à petit son univers personnel prend forme. Romantisme et sensualité deviennent les guides de sa sensibilité humaine et artistique.

Il rencontre au cours de ces années, des artistes qui l’influencent…Jean Marais, Charles Aznavour, Charles Trenet et surtout Serge Gainsbourg qui deviendra son ami pour qui il vouera toute sa vie une véritable fascination.
José Martins est influencé par des personnages tels que Jacques Tati, les photos de Doisneau, Charlie Chaplin, le vieux Paris des films en noir et blanc. Peu à peu il devient un humaniste style rive gauche, marqué par l’ambiance de St Germain des prés.
Sa carrière se poursuit un peu plus tard au cœur du village de Mougins où il posera ses valises en 2011. Mougins lui portera chance et verra la naissance des « Martins Lovers » Lulu et Lili, accompagnés du chat Lolo, qu’il déclinera à l’infini, avec pour seul guide, son imagination romantique. Ce couple d’amoureux, tout en élégance en douceur et en finesse, représenté en noir et blanc, illuminé par quelques touches de rouge vif jeté ça et là, apportera à cet artiste une reconnaissance bien méritée.
Pas un jour ne passe, depuis la terrible nouvelle de la disparition brutale et inattendue de José Martins, sans qu’un ami, une connaissance, un visiteur de passage, ne témoigne de l’affection pour cet artiste hors norme. Des centaines de messages, du monde des arts, de la culture et du cinéma mais aussi d’anonymes, affluent du monde entier pour honorer sa mémoire. Comme si chacun souhaitait faire perdurer le souvenir de cet homme si généreux qui chaque jour du confinement de la crise sanitaire, apportait par ses chansons, ses blagues, ses imitations et son sourire, un petit brin de folie dans le flot des nouvelles alarmantes.

L’ABCEDAIRE DE JOSE MARTINS
A comme Artiste
…comme Autodidacte, au talent inné, qui s’est perfectionné tout seul au fil du temps, des rencontres et des expériences de la vie.
…comme Amour affiché à la peinture blanche sur son fauteuil de travail :
« A part l’amour, y’a quoi ? »
3 mots-clés qui définissent cet artiste original.


B comme Blanc, l’une des trois couleurs du peintre. Blanc des fonds, des fondus enneigés ou pas, associé au noir pour étaler des gris. Blanc passé et repassé, épais sur les toiles.
….Comme Bouddhisme vers lequel il se tourne en parallèle à ses croyances d’antan auxquelles il reste fidèle semble-t-il
….Comme Bavard, tel qu’il se définit lui-même, bavardages qu’il partage avec les passants et les acheteurs de son atelier.
C comme Casablanca, la ville de son enfance vers laquelle ses parents ont émigré avec leurs propres parents pour fuir le franquisme en 1936. Ses parents avaient alors 16 et 19 ans.
Il croit se souvenir que son grand-père était peut-être un peu Communiste espagnol, que son métier de Charpentier naval, repris par son propre père, l’avait plutôt placé dans un milieu ouvrier.
…. comme le Cabaret Les visiteurs du soir ainsi nommé en hommage à Marcel Carné, qu’il achète au Cannet et anime entre 1993 et 1998.
Mais peut-être aussi
….comme Cabotin, puisqu’il se fait chanteur de ressemblance les fins de semaine et puis bientôt à plein temps durant les années 2000
Il chante les chansons de Gainsbourg qu’il imite jusqu’à rentrer dans ses tripes et ses trips. Il en est ressorti, semble-t-il, mais cette période musicale se retrouvera plus tard dans ses tableaux.
D comme Déterminé « Quand je serai grand, je serai peintre » déclarait-il avant même de savoir écrire à sa grande sœur. Il n’a jamais renoncé.
E comme un peu Exhibitionniste, vertu obligée quand on veut montrer ses divers talents.
…. comme Espagnole, langue paternelle que son père lui a heureusement apprise et transmise.
F comme petit Frère d’une grande sœur dont il parle toujours avec reconnaissance et amour fraternel.
G comme Gainsbourg ou peut-être Gainsbarre qu’il rencontre au Georges V en attendant un client auquel il a vendu un tableau. Et c’est par un “qu’est-ce que tu fais là Ducon ?” que l’homme au jean et au cognac avalé à 9 heures du matin interroge José dans le salon de l’hôtel. De cette rencontre naîtra une relationamicaledes cinq dernières années de la vie de Serge Gainsbourg, qui avait commencé sa carrière en tant qu’artiste-peintre. José l’accompagnera, fidèle, jusqu’aux derniers jours.
H “humain trop humain” comme Humaniste, homme de qualité qui surgit de l’artiste lorsqu’on s’attarde à discuter avec lui dans son atelier, préoccupé qu’il est des heurs et malheurs de son temps même si ses inquiétudes ne transparaissent pas dans son œuvre.
I comme Indépendant, indépendance vis-à-vis des normes et du politiquement correct. Tant mieux. Artiste style « rive gauche » quelque peu « Anar » et libre à la « Jonathan Livingston le Goéland » qu’il aime prendre pour exemple.
… comme Introspection car on sent l’homme qui s’est remis en question, pourquoi ? Car on devine l’homme qui a peur de la fixité, de l’immobilisme.
J comme Joie de vivre et franche rigolade qu’il affiche dès qu’il se sent à l’aise et en confiance, qu’il aime transmettre autour de lui.
K comme « Keske je me marre » pour cacher ses angoisses à la façon d’un personnage de Queneau.


L comme Lili, Lulu et Lolo, qui font maintenant le tour du monde, ses personnages créés en 2011 à Mougins dans son antre du Bas de Mougins, un peu perdu alors au milieu des oliviers.
Lili du nom de sa “petite fiancée” de l’époque ; Lulu en hommage à Lucien Gainsbourg dit Serge et Lolo, son chat noir qui n’est pas sans rappeler Bruant et Montmartre.
M comme une farandole de lieux de vie : Montmartre. Il y commence sa carrière parisienne dans les années 70, il a alors une vingtaine d’années. Il s’essaie à la peinture, plutôt colorée et rencontre d’autres artistes dans cette vie de bohême.
…comme Méditerranée, un monde de lumières et de couleurs qui imprime l’iris, abreuve le mental du peintre.
…comme Mougins, où il s’installe en 2011 dans un atelier au cœur du village d’art;
N comme Noir les personnages de « Martins Lovers » dans lesquels chacun d’entre-nous peut se reconnaître. Noire est la couleur-absence de couleurs des vêtements intemporels de ses héros.
O comme Ouverture d’esprit, à l’image de son atelier, ouvert tous les jours, toute l’année.
P comme Peintre populaire polymorphe polyvalent portugais. Peintre, il a toujours voulu l’être. Depuis son plus jeune âge, « plus tard, je sera un grand pintre ».
Portugais par sa mère, qui lui transmet sa langue et sa culture, il est né au Maroc de père espagnol, de mère portugaise et Français de cœur… Un mélange culturel, source de couleurs, de parfums et d’inspiration.
… comme Passion, son moteur.
… comme Paris, décor privilégié de ses tableaux, un Paris idéalisé des années 50 et 60, ville dans laquelle il a passé plus de vingt ans de sa vie.
Q comme Questionnement, questions qu’il se pose pour comprendre pourquoi il a souvent eu peur du succès, du confort bourgeois qui aurait pu aliéner sa liberté.
R comme Révélation dans sa petite maison de Mougins au grand jardin peuplé d’oliviers, révélation de ses personnages dessinés d’abord sur une petite surface, puis répétés de façon obsessionnelle sur de nombreuses surfaces à l’image d’un automate des « Temps modernes » de l’un de ses inspirateurs, Chaplin.
S comme le Soleil qui accompagne sa vie. Sous le soleil du monde méditerranéen du Maroc à la péninsule ibérique en passant par la Côte-d’Azur.
….Comme Succès qu’il rencontre aujourd’hui et dont il a eu peur car, comme il le dit, le succès ne rend pas forcément heureux. C’est la reconnaissance qui fait surgir en lui des émotions rassurantes. La notoriété et le bien matériel en étant la conséquence agréable.
T comme Ténacité, comme tendresse qui caractérise ses personnages.


U comme Utopie qui parcourt ses toiles, utopie d’un monde serein, calme et harmonieux.
… comme Univers qui interpelle le chaland quand il passe devant son atelier pour la première fois.
V comme Vocation et vaches maigres et vaches grasses qui ont ponctué sa vie d’artiste.
W X Y Z autant de lettres qui restent encore à écrire à cet artiste hors norme, à la carrière originale en ZIGZAGS.
Texte de Martine DUBESSET